Après les succès enthousiasmants de la Pharmacologie dans le traitement des pathologies aiguës, se révèle au sein de la communauté scientifique la conscience que le médicament n’est pas une réponse autant efficace dans les pathologies chronico-dégénératives, et, surtout, il ne pourra jamais remplacer une alimentation saine. Il en ressort une pressante exigence de mettre en place une véritable « Médecine du Bien-être », fondée sur une hygiène de vie saine et équilibrée.
Il est de plus en plus admis que l’aliment pourrait exercer une action synergique à celle des thérapies médicales, sous condition de connaître les effets organiques des nutriments que celui-ci véhicule. Parallèlement, les études cliniques sont menés à tour de bras, mettant en lumière les erreurs nutritionnelles en tant que causes étiopatogéniques pour de nombreuses affections ; il en découle un nombre de plus en plus important d’écoles et formulations nutritionnelles de toutes sortes.
Dans ce contexte, la recherche d’une rôle thérapeutique, et non seulement nutritionnel, de l’alimentation devient pertinente et nécessaire.
La Biothérapie Nutritionnelle® (BTN), marque déposée de la Dre Domenica Arcari Morini, constitue une méthodologie d’utilisation thérapeutique de l’alimentation, utilisée cliniquement avec succès depuis plusieurs décennies. Elle est transmise à de nombreux étudiants, qui assument la responsabilité de sa correcte application et s’engagent à la diffuser et la perfectionner, dans le respect des intentions de sa fondatrice, disparue le 18 septembre 2007. Cette méthodologie se caractérise par une série de Principes codifiés par réflexions, hypothèses et études, strictement démontrés in vivo par les résultats cliniques, qui permettent de distinguer nettement la Biothérapie Nutritionnelle® de toute autre formulation nutritionnelle, y comprises celles qui ont illicitement adopté cette même appellation.
Sans toucher à la crédibilité d’Ecoles Nutritionnelles sérieuses et qualifiées, chacune appuyée sur ses propres bases scientifiques, il est possible de souligner certains de ces Principes de la BTN, avec le but de tracer une ligne de démarcation qui permette d’en comprendre aisément les différences.
L’une des premières intuitions de génie de la Dre Domenica Arcari Morini, figure exceptionnelle et originale, fut de concevoir la nutrition comme une interaction entre deux systèmes vitaux : d’un côté l’organisme, de l’autre l’aliment comme la nature nous le livre – ou le moins modifié possible, à la suite des processus indispensables de cuisson ou de conservation. Il en ressort que la nourriture ne nous apporte pas seulement une quantité déterminée de nutriments, mais, grâce à son harmonie interne biochimique, elle véhicule un message énergétique en termes de vitalité et bien-être ; aucun intégrateur alimentaire ou autre dérivé ne pourra jamais en offrir autant. Par conséquent, s’il devient difficile de trouver de véritables aliments biologiques, il sera proposé des aliments communs, tout en évitant les produits soumis à des manipulations corsées (plus utiles à des fins commerciales et de stockage, de conservation et de distribution, que pour notre santé). Ceci, afin de provoquer chez les patients psychiquement prédisposés, une tendance obsessionnelle pour une hygiène alimentaire impeccable, pratiquement impossible à réaliser.
La nourriture représente un besoin fondamental pour tout organisme vivant, et répond au sens conscient physiologique de la faim : l’appétit. Le choix du type d’aliment, par contre, se manifeste selon un mécanisme subconscient qui traduit avec précision les nécessités organiques : l’appétence. Cependant, le prix payé par le genre humain au progrès social, culturel et économique a été celui de la perte de la capacité de choix instinctif, qui caractérise les populations primitives et les animaux à l’état sauvage. Par conséquent, aujourd’hui l’appétence doit être décodée. Il urge de distinguer la recherche physiologique de certains aliments pour supplier certaines carences organiques, et celle pathologique, par exemple la recherche de sucres par le patient diabétique, qui contribue à perpétuer ou aggraver ultérieurement sa maladie.
Si les erreurs nutritionnelles peuvent provoquer une pathologie, si on admet que la nourriture peut nous rendre malades, reconnaissant ainsi à certains aliments un certain pouvoir venimeux, il n’existe aucune motivation scientifique sérieuse qui puisse considérer anodin la tentative d’une recherche avec le but de transformer ce venin en médicament. En d’autres termes, si la nourriture est utilisée d’une façon opportune, il est impossible de ne pas la considérer comme chargée d’un pouvoir thérapeutique. Depuis les années ‘60, la Biothérapie Nutritionnelle® s’est structurée depuis cette idée de base, grâce à la Dre. Domenica Arcari Morini.
Dans la recherche d’une valeur thérapeutique, la tendance des chercheurs a été celle d’étudier l’aliment avec la même méthodologie réservée aux principes actifs pharmacologiques. Une fois certaines substances identifiées, on est passés à la reconnaissance des effets biochimiques et physiologiques, tout en hypnotisant d’éventuels emplois clinico-thérapeutiques. La divulgation massive de ces données scientifiques a mené à deux conséquences :
a. la tendance à consommer de façon inappropriée des aliments contenants un certain principe actif, tout en étant prêt à changer dès que de nouvelles découvertes liées à de nouvelles modes surgissent ;
b. la production industrielle du principe actif découvert, dont l’effet ne sera jamais aussi équilibré et harmonieux que ce même principe à l’état naturel. Dans tous les cas, la conviction de fond restera la même : on est encore dans la croyance que l’action curative du nutriment est de nature pharmacologique, dose-dépendante et ceci même quand il s’agit.... d’un principe actif naturel présent dans un aliment spécifique.
D’après la BTN, par contre, l’effet d’un aliment ne peut pas être confronté à celui d’un médicament, car il s’agit d’une structure complexe, riche en nombreux principes actifs et d’autres composantes, mais surtout douée d’un dynamisme biochimique vital qu’interagit harmonieusement avec nos fonctions organiques. C’est en ce sens qu’il pourra être utilisé comme moyen thérapeutique, connaissant ses propriétés et les bénéfices qu’il peut amener à notre patient.
Le terme « biodisponibilité » a été emprunté par le champ de la nutrition à la recherche pharmacologique moderne; voici sa définition: “dans la pharmacologie et la physiologie de la nutrition, la vitesse et l’étendue avec lesquelles la substance ou sa fraction active gagne la circulation générale.”
Du fait que, de toute évidence, un aliment ne peut pas être comparé à un médicament, une connaissance spécifique de la biodisponibilité différente de celle de chaque substance pharmacologique s’impose,. De fait, les êtres humains se nourrissent d’aliments et non de nutriments individuels ; ce qui exclut à priori la possibilité méthodologique d’appliquer à la nutrition les connaissances acquises dans le domaine pharmacologique. Dans le cas de l’alimentation, la biodisponibilité n’est pas une valeur absolue standardisable, car elle dépend de nombreux facteurs :
a. la cultivation, la provenance et la conservation de l’aliment
b. l’association d’un aliment dans un repas où les composants peuvent favoriser ou contraster la biodisponibilité de l’aliment en question
c. les caractéristiques individuelles du patient.
Dans la BTN, il ne rime à rien de parler d’un effet thérapeutique d’un aliment, car il ne peut être « administré » de façon répétitive et durant une période établie (cf définition de médicament). Afin de se nourrir, se préserver ou récurer la santé en cas de maladie, l’organisme humain a besoin d’utiliser les aliments dans la composition des repas. Seulement l’association de différents aliments dans la composition d’un repas, choisis rationnellement, pourra aboutir à un effet synergique curatif. Pour la précision, la méthode bionutritionnelle prévoit une séquence de repas durant une période plus ou moins longue, tout en apportant des modifications aux associations alimentaires selon la réponse subjective et objective du patient. La réponse subjective sera supervisée par un contrat quotidien avec le patient, qui devra référer sa symptomatologie. En ce qui concerne la réponse objective, la solution idéale sera d’enregistrer fréquemment les dosages hémato-chimiques des principaux paramètres biologiques. Le stick urinaire matinal est toutefois la solution la plus pratique, facile et bon marché et reflète les différents métabolismes organiques.
Durant les dernières décennies, la recherche de la Dre Domenica Arcari Morini a profité de plusieurs canaux de connaissance, en premier lieu le contenu nutritionnel des aliments, devenu avec le temps toujours plus complet et précis. Parallèlement, l’analyse rationnelle des plats historiques régionaux italiens lui a permis de décoder la fonction organique desdits repas, survécus au cours des siècles car empiriquement correctes pour préserver la vie et la santé de ces populations. Une fois comprise la logique des différentes associations, rien nous empêche d’en composer d’autres, avec des aliments différents mais, dans l’ensemble, doués de la même finalité thérapeutique. C’est à ce stade qu’on passe à l’essai in vivo, grâce à la vérification des résultats selon une fréquence statistiquement significative, qui puisse attribuer à une séquence nutritionnelle déterminée un effet thérapeutique codifié.
L’organisme vivant est programmé pour fonctionner au maximum des possibilités physiologiques des différents organes et appareils. Tout ralentissement, surtout celui métabolique, est une cause de dysfonctionnement ou de maladie. La voie de la guérison passe par le ré-équilibrage des différentes fonctions organiques, réalisable à travers l’élaboration d’un programme alimentaire sur la base d’un diagnostic précis et individuel, qui puisse stimuler cette Vis Sanatrix Naturae, sans cesse en action pour préserver la santé et la vie. Le grand avantage de la nutrition thérapeutique est sa flexibilité, car, tout en soutenant l’organisme dans son intégralité, elle peut agir plus spécifiquement au niveau des fonctions organiques déficitaires afin de les ramener à l’équilibre.
Traduction par Dr. Paola Limonta